L'opération en détail
Une passerelle d’ici fin 2026
Très attendue par les habitant·es du quartier Citadelle, cette passerelle permettra de relier la presqu’île au parc éponyme et constituera un gain de temps pour celles et ceux souhaitant se rendre d’un côté ou de l’autre du bassin Dusuzeau.
Cet ouvrage d’art se compose de 4 travées prenant appui sur les berges et sur 3 piles en partie immergées pour soutenir la structure. D’une longueur de 158 mètres et large de 7 mètres 50, cette passerelle disposera d’un belvédère large de 11 mètres 50 situé à peu près au centre du bassin Dusuzeau. Ce belvédère accueillera quelques bancs pour contempler la vue sur l’eau. Le tablier du pont (c’est-à-dire la surface sur laquelle on circule) s’élèvera entre 9 et 5 mètres 30 au-dessus de l’eau. Il sera composé d’une circulation piétonne et une piste cyclable bidirectionnelle.
Particularité architecturale de la passerelle ? Une arche, qui n’est pas sans rappeler celles de l’ancien Pont Tarade qui enjambait le bassin entre 1936 et 1940 (plus d’infos ci-dessous). Cette arche de 58m de long culminera à presque 7m de hauteur (par rapport au tablier du pont, c’est-à-dire la surface sur laquelle on circule). Cette arche présente de nombreux avantages, tant économiques que structurels, nous vous en parlons plus loin.
Enfin, cette passerelle s’achève au nord avec un escalier central et une rampe de 70 mètres de long par 4 mètres 60 de large pour rejoindre le quai des Belges.
Une construction sobre
L’utilisation d’une arche en structure a permis de réduire l’épaisseur du tablier, ce qui a pour conséquence l’utilisation de moins de matériaux, que ce soit pour la passerelle ou la rampe qui se retrouve ainsi moins longue. La structure est optimisée et la quantité de matière première s’en trouve réduite. En parallèle, les armatures des bétons sont sont des matériaux de réemploi. Enfin, l’orientation de la structure et notamment de la rampe d’arrivée permet de préserver de nombreux arbres le long du quai des Belges.
Un projet économe
Ce projet, d’un budget total de 11,5 millions d’euros HT, s’illustre notamment par son faible coût d’entretien rapporté à 100 ans d’exploitation (moins de 1,7 million d’euros HT). Ce coût est en partie dû à plusieurs éléments :
- D’abord, l’arche est constituée d’acier auto-patinable ce qui annule les frais de remise en peinture. En effet, l’acier s’oxydera en surface avec le temps (mais pas en profondeur) et prendra ainsi sa teinte brune-rouille. Vous l’aurez deviné, la passerelle n’aura pas cette couleur à sa mise en service !
- Deuxièmement, aucune étanchéité n’est prévue, du fait de l’utilisation d’un béton fibré ultraperformant au niveau du tablier. Les eaux seront d’ailleurs directement collectées et réinjectées dans le réseau d’eau pluviale. Elles ne seront pas déversées dans le bassin.
Le pont Tarade
Quelques 90 ans séparent la construction de ce pont de celle de son prédécesseur : le pont Tarade, ou pont de la Citadelle. Ce pont fut inauguré en 1936 et finalement détruit par l’armée française en juin 1940 afin de ralentir la progression de l’armée allemande, ce pont étant alors sur l’itinéraire pénétrant dans Strasbourg en provenant d’Allemagne. (Cliquez sur les images pour les agrandir)
Infos pratiques
La passerelle reliera d’ici 2026 le Port du Rhin et le Quartier Citadelle au parc éponyme, à l’Esplanade et au centre-ville de Strasbourg.
Cette passerelle permettra de rejoindre le centre-ville de Strasbourg à vélo depuis le quartier Citadelle en un peu plus de 10 minutes contre plus de 15 minutes actuellement.
La Fabrique du projet
Pourquoi construire, comment et avec qui ? Comment réconcilier ville et nature ? Pourquoi rapprocher logements et bureaux ? Comment associer les citoyens à leur futur cadre de vie ? Le nouveau projet urbain réinterroge la façon de concevoir la ville pour sortir des logiques standards et s’ancrer avec justesse dans le territoire. On vous raconte les secrets de fabrication.